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Le Séisme à Bâle en Suisse en 1356

LE TREMBLEMENT DE TERRE DE BALE EN SUISSE EN 1356




Le tremblement de terre de Bâle en 1356 a été l'événement sismologique le plus important de l'Europe centrale. 

Un séisme assez destructeur s'était déjà produit dans les environs de Bâle en 1348 et a été violemment ressenti dans la ville.

Il détruisit la ville de Bâle en Suisse le 18 octobre 1356.

Il fit de nombreuses destructions sur une vaste région surtout en Alsace.

Il y a eu des dégâts à : Berne, Zurich, Lucerne et jusqu'à Constance en Allemagne. En France, l'Alsace, la Lorraine, la Franche-Comté, la Bourgogne, la Champagne et l'Ile-de France furent plus ou moins touchées.

Les pays concernés par ce séisme furent :

  • Suisse
  • France
  • Allemagne
  • Belgique
Voici une liste de toutes les villes qui ont ressenties le séisme (distance de Bâle en km) :
En Suisse
Blauen
10
Castles
30
Basel
10
Liestbal
15
Solothurn
30
Fricktal
40
Aarau
40
Bern
60
Yverdon
100
Lausanne
120
Genève
180

En Allemagne
S-Schwarzw.
30
Neuenburg
40
Konstanz
130
Lindau
160
Speyer
220
Rothenburg
240
Trier
260
En France
Mulhouse
40
Guebwiller
50
Thann
50
Ribeauvillé
80
Colmar
70
Besançon
120
Strasbourg
130
Dijon
190
Metz
200
Montrond
210
Beaune
210
Châtillon
230
Aisey
230
Montbard
240
Semur
240
Montcenis
250
Avallon
270
Montréal
270

L'intensité sismique maximale a été enregistrée sur l'échelle MSK (l'échelle de Richter n'existait pas encore) et a atteint une magnitude de IX-X, c'est-à-dire une magnitude de 6,5 sur l'échelle de Richter.

Voici l'échelle MSK :

Degrés Dégâts observés
I Seuls les sismographes très sensibles enregistrent les vibrations.
II Secousses à peine perceptibles; quelques personnes au repos ressentent le séisme.
III Vibrations comparables à celles provoquées par le passage d'un petit camion.
IV Vibrations comparables à celles provoquées par le passage d'un gros camion.
V Séisme ressenti en plein air. Les dormeurs se réveillent.
VI Les meubles sont déplacés.
VII Quelques lézardes apparaissent dans les édifices.
VIII Les cheminées des maisons tombent.
IX Les maisons s'écroulent. Les canalisations souterraines sont cassées.
X Destruction des ponts et des digues. Les rails de chemin de fer sont tordus.
XI Les constructions les plus solides sont détruites. Grands éboulements.
XII Les villes sont rasées. Bouleversements importants de la topographie.

30 à 40 châteaux furent rasés.

Le séisme a eu lieu le soir vers 22h00.

Des sismologues ont montré qu'il y avait eu pas moins de 12 secousses en l'espace de 48 heures le 18 et le 19 Octobre 1356.

Deux d'entre elles furent dévastatrices et furent ressenties jusqu'en France.

La ville a subit un second choc, très violent, au milieu de la nuit.

La cité à l'intérieur des remparts fut détruite par un incendie.

La crise sismique dura pendant un an.

Le nombre de morts est estimé à 300 personnes juste à Bâle et 1000 à 2000 en tout plus de 420 000 sinistrés.

Le séisme s'est produit à cause d'un déplacement des failles chevauchantes du Jura.

Ce tremblement de terre est aussi connu sous le nom de séisme de la Saint-Luc.

Aujourd'hui, la ville de Bâle se souvient de ce tremblement même si les gens n' étaient pas nés quand cela c'est produit car il y a des bâtiments qui n'ont même  pas été reconstruits.

Ce séisme restera la plus importante tragédie de l'histoire de la ville.

Des historiens et des sismologues ont tenté de retrouver des traces de cet événement.

Il existe de nombreux récits de la catastrophe mais ils ont souvent été écrits un ou deux siècles après le séisme et ne représentent que peu d'intérêt pour les scientifiques qui ont besoin de faits précis et vérifiés et non de racontars et autres légendes.

Il a été établi de façon formelle qu'il n'y a pas eu une seule secousse mais que la région a vécu une véritable crise sismique qui durera jusqu'au début de l'année 1357.

Voici un livre appelé Alphabetum Narrationum.

Il raconte ce qui s'est passé durant le séisme.

Voici ce qu'il raconte sur le séisme :

En l'an de grâce 1356, le jour de la Saint-Luc, avant vêpres, il y eut à Bâle et dans ses environs jusqu'à une distance de deux milles un tremblement de terre qui provoqua la chute de nombreux bâtiments, églises et châteaux et la mort de nombreuses personnes.

Les secousses se poursuivent dans la même journée et la nuit suivante avec une violence telle que les habitants fuirent la ville, s'installèrent dans les champs, dans les cabanes et les fermes pour de nombreux jours.

Même les sœurs cloîtrées se rendirent dans un jardin appelé Vögelisgarten et restèrent là de nombreux jours, sous des cabanes avec de nombreuses autres personnes des deux sexes et, une fois retournées chez elles, vécurent encore longtemps dans la grange avant de réintégrer leur cloître.

Au cours de cette même nuit, vers une heure, se déclara un incendie qui dura plusieurs jours et consuma presque toute la ville à l'intérieur des remparts.

Les faubourgs furent épargnés.

Le feu, propagé jusqu'à la cathédrale, fit s'embraser le clocher dans lequel se trouvait la grosse cloche et la détruisit, ainsi que les précieuses orgues, de cette maison de Dieu.

Les tremblements de terre avaient été si violents que pas un seul bâtiment, notamment ceux construits en pierre, n'échappa à une destruction partielle ou totale.

Là-dessus survint une troisième calamité: le lit de la Birs fut obstrué par les bâtiments détruits et l'eau s'infiltra dans les caves où la population avait stocké ses provisions et les gâta.

Parmi les premières secousses, certaines avaient été si fortes que les cloches avaient sonné.

Ainsi entendit-on sonner trois fois la cloche du cloître des frères prêcheurs sans que quiconque la remue ni ne la tire.

Pendant une année, presque chaque mois, la terre trembla.

On peut voir qu'il est arrivé ce que le Seigneur disait dans l'évangile de Saint-Luc : un peuple supplantera un autre peuple, un royaume un autre royaume et il y aura çà et là de grands tremblements de terre.

Un autre livre appelé "la chronique latine de F. Faber", écrite en 1488, tente de reconstituer le déroulement des événements de Bâle.

Voici ce qui est écrit sur le séisme :

L'an 1356, le jour de Saint-Luc Evangéliste, il y eut un tremblement de terre dans toute l'Allemagne et la terre fut secouée non pas une fois mais plusieurs fois pendant trois mois.

Ce jour là [le 18 Octobre]
, avant le soir, il y eut trois secousses et une quatrième plus importante avant la tombée de la nuit.

La nuit suivante, de l'heure du coucher jusqu'à minuit, la terre trembla six fois, et la première fois si violemment que beaucoup de bâtiments s'écroulèrent.

Le jour suivant [le 19 Octobre]
, il y eut deux secousses et d'autres ensuite. 

Les dégâts causés sont aussi décrits:  

Dans un premier temps, les premiers tremblements de terre firent s'écrouler une partie de la ville.

Une partie de l'église-cathédrale tomba sur les écoles, une autre dans le Rhin.

Beaucoup de gens furent ensevelis; les autres fuirent à la campagne. 

Un incendie se déclara un peu plus tard au Monastère de Saint-Alban. Puis survint le second choc destructeur:

A la nuit tombée, il y eut une énorme commotion ["praegrandis terraemotus"] et plusieurs personnes furent écrasées comme lors de la première secousse.

Elle jeta à bas les maisons et les tours qui restaient, toutes les églises s'écroulèrent et leurs voutes tombèrent à l'exception des églises Saint-Jean et des Frères Prêcheurs qui, cependant, montrèrent de nombreuses lézardes. 

Quelques récits écrit :

Closener écrit en 1362 : 

En 1356, le jour de la Saint-Luc, il arriva sur le soir un tremblement de terre assez sensible suivi de quelques autres avant la nuit qui le furent moins.

Vers dix heures du soir, survint une commotion très violente: elle jeta à bas des maisons de nombreuses mitres des cheminées ainsi que des faîtières, et à la cathédrale, elle renversa les ciboires et les ornements.

Quelques récits écrit durant le séisme :

A Metz, Philippe de Vigneulles rapporte que : 

le jour de la Saint-Luc en hyveir, fut le tremblement en Mets, tel et si grant que tout crolloit en plusieurs lieux par la cité et sembloit que les maisons deussent cheoir, et heurtoient les tuppins [les vases, les pots] des maisons et cuisines où ilz estoient pendans l'ung près de l'autre ensemble, dont plusieurs gens avoient peur; et n'estoit mie de merveille car ilz n'avoient jamais eu tel temps, et crolla [trembla] la terre plusieurs fois. 

A Besançon, un témoin écrit :  

L'an mil trois cens cinquante six, il fit groz tremblement de terre à Basle.

Aussi fist-il en Bourgogne de fasson que la plus grosse tour du chastel de Montron [Montrond-le-Chateau] cheut bas.

Et fust ce le jour de la Sainct-Luc environ l'heure du disner.

Aussi sembloit-il proprement que les aysemens des rateliers [ustensiles sur les étagères] se batissent l'ung l'autre; enfin toutesfois cela s'appaisa, mais sur l'heure de coucher il recommença pis que devant de manière que le pauvre peuple comme tout esperdu s'en fuyoit hors des maisons.

La tour de Vaitte de Besançon en plusieurs endroictz en fut toute rompue et tempestée.

  lignes d'isosismicité du séisme de Bâle de 1356, on distingue bien les deux zones concentriques et les châteaux détruits, les cavités (carrés rouges) et les lacs de Berg et de Seewen (carrés bleues)



16/03/2010
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